On ne l’attendait pas à ce niveau-là. Lors des championnats de France à Buis-les-Baronnies il y a deux semaines, Ludovic Pommeret est monté sur la troisième marche du podium, derrière Sylvain Court et Nicolas Martin (compte rendu complet ICI avec photos, réactions, interviews et résultats).
L’informaticien, de retour du boulot à Genève, évoque sa course, avant le Grand Raid de la Réunion à la fin du mois, épreuve où il avait pris la 2e place en 2009 derrière Julien Chorier. « Ça tombe au milieu des vacances scolaires en métropole. On y va en famille les deux semaines, et la priorité ce sont les vacances » sourit-il. « Je vais essayer de terminer en 24-25 heures, et si ça peut m’amener dans le top 10… »
=> Vous attendiez-vous à cette performance ?
Non, je ne pensais pas faire un podium sur cette course. Après j’ai profité du fait que les deux favoris ne soient pas dans un bon jour (Sébastien Spehler et Julien Rancon, ndlr) et voilà (sourire). J’étais en fait surpris de ne pas être si loin que ça après la première boucle. Je m’attendais à prendre une demi-heure par le premier, c’est ce que j’avais pris à la 6000D (Sébastien Spheler l’avait emporté en 5h37’44’’ alors que Ludovic Pommeret s’était classé 8e en 6h14’40’’, ndlr).
=> Comment avez-vous géré votre course ?
J’ai fait toute la première boucle avec Nico (Nicolas Martin, 2e à l’arrivée, ndlr). Dans la descente, je suis allé un peu plus vite car il était gêné par son entorse. Il m’a ensuite rattrapé et on est resté ensemble, avant qu’il ne prenne un peu d’avance sur la fin.
=> Y a-t-il eu un peu de déception de ne pas figurer dans les deux premiers, et donc de glaner un billet pour les championnats du Monde 2015 à Annecy ?
Je ne suis pas du tout allé sur la course pour ça. Je ne pensais déjà pas être dans le groupe de tête. Après, quand on se dit qu’on est à 32 secondes, il y a forcément une petite déception mais je suis content de ma course. Et pour mon club, car c’est la première fois que je suis dans un vrai club FFA (Cab Bellegardien).
« Je me suis toujours dit qu’il fallait que j’essaie de m’y mettre de manière sérieuse »
Quelles sont vos conditions d’entraînement ?
Pour ça, je ne suis pas très sérieux (sourire). Ça fait plusieurs années, que je n’ai pas trop de temps à consacrer, pour diverses raisons. Je me suis entraîné un peu différemment pour les France car je savais que ça serait une course roulante. J’ai fait deux entraînements fractionnés par semaine, ce que je ne fais jamais. Je n’ai pas de coach, ni de connaissances sur l’entraînement. Ce que j’aime bien, c’est faire les courses et faire mon tour au dessus de chez moi d’environ 10 km avec 1 000 m de dénivelé. Je m’entraîne rarement plus de deux fois par semaine, plus les courses le week-end. Oui, je ne suis pas dans la contrainte et je n’ai justement pas trop envie d’être dans la contrainte. Si je suis venu sur les sports d’endurance, c’est pour pouvoir manger ce que je voulais vu que je suis un peu gourmand. Et si je commence à surveiller l’alimentation etc…, c’est un peu le contraire de ce pourquoi j’ai commencé. Je ne me considère pas comme quelqu’un qui fait du haut niveau ; je reste amateur.
Vous ne vous dîtes que vous pourriez toucher le haut niveau avec davantage d’entraînements etc… ?
En étant à trois minutes de la tête, je me dis que j’aurais pu faire mieux en m’entraînant plus. Mais peut-être que j’aurais fait pire. Peut-être que les deux qui ont échoué, c’était parce qu’ils en avaient fait trop à l’entraînement. C’est toujours difficile de dire après-coup. Je n’en sais rien. Je me suis toujours dit qu’il fallait que j’essaie de m’y mettre de manière sérieuse mais je n’ai jamais réussi à m’y contraindre. Peut-être que j’y arriverai un jour (rires).
Par Quentin Guillon – © fred Bousseau et Xtof Aubonnet.
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