Et à la fin, ce sont toujours les NéoZ qui l’emportent… Une nouvelle fois, l’équipe du « monstrueux » Nathan Fa’avae a remporté l’édition annuelle des « Championnats du monde » de raid multisport estapillés ARWC, en bouclant victorieusement le Raid In France 2018, support de l’épreuve mondiale, sur un circuit tracé à La Réunion.
Le quatuor mixte engagé sous la bannière Avaya, et composé de Nathan Fa’avae, Chris Forne, Stuart Lynch et Fleur Pawsey, a franchi la ligne d’arrivée dessinée sur la plage du village Corail de Saint-Gilles-les-Bains, ce matin, à 3 heures, soit après 117 heures de course non-stop ‘hormis les 8 heures de sommeil obligatoire). Les Kiwis remportent leur 7e titre mondial dans la discipline !
La deuxième place de ce championnat du monde s’est jouée au sprint. Cinq jours tout pile de progression dans la jungle réunionnaise, de rivière en rivière, de volcan en volcan, pour s’offrir un sprint sur la plage de l’Hermitage et se départager de seulement 2 minutes. Haglöfs Silva (SUE) prend ainsi la deuxième place, et 400Team Naturex (FRA) monte sur la 3ème marche du podium, pour la première fois sur un Championnat du monde. Les deux équipes étaient dans un état second à l’arrivée, épuisées mais aussi bouleversées par ce finish étrange dans un tel contexte. « Ce fut un raid de fou et un final de fou, a déclaré Sébastien Raichon, le capitaine de 400Team Naturex. Ca fait des années que l’on se prépare pour cette île et on savait que ce serait une course pour nous. Le packraft, l’ascension du volcan, le coasteering après l’anse des Cascades, la montée en VTT au Maïdo alors qu’on ne pouvait même plus mettre un pied devant l’autre… c’était super ».
Cette édition 2018 avait commencé jeudi dernier, par un prologue inédit aux couleurs de La Réunion. Les rues de Hell-Bourg ont accueilli un relais de Kours la Rou, discipline inédite pour un prologue de championnat du monde des courses aventure. Un moment festif avant le coup d’envoi « officiel » de l’épreuve. Chaque équipe était ainsi accompagnée d’un cinquième relayeur, un enfant réunionnais venu des maisons de quartier, des Unions nationales du sport scolaire de Salazie, de Saint-Benoît, de Sainte-Rose, de Bras Panon, ainsi que du collège Joseph-Hubert situé à Saint-Joseph. D’une longueur de 2 kilomètres, le parcours a permis à chaque coureur de découvrir ce jeu typique de La Réunion et apprendre à contrôler la roue avec deux bâtons de goyavier. Ludique et festif, cet exercice inédit sur un championnat du monde a servi à déterminer l’ordre de départ de la course.
Toutes les 30 secondes, une équipe s’est ensuite élancé pour un périple de 425 kilomètres et présentant 16 000m de dénivelé positif, selon le tracé imaginé par Pascal Bahuaud au cœur de « l’île intense ».
Comme annoncé, la première section de trek de ce championnat du monde, longue de 106 kilomètres, aura marqué les coureurs, et contraindra 5 équipes à jeter l’éponge. Les équipes de tête, de leurs côtés, ont mené un train d’enfer pour tenter de prendre un avantage définitif sur leurs poursuivants et également pour éviter l’interdiction de navigation à partir de 19 heures sur la portion de packraft de la rivière du Mât qui suivait ce long trek. Les équipes de tête ont donc imposé un rythme très élevé à la course pour tenter le pari impossible : avaler cette rivière, qui prend sa source au Piton des neiges et traverse tout le Nord de l’île, dans la journée. Elles ont donc progressé vaillamment durant la nuit et toute la journée du vendredi 9 novembre. Certaines ont pris quelques heures de sommeil à la piscine de Cilaos (CP4) ; d’autres ont préféré dormir au gîte de la Caverne Dufour. Les Russes de Red Fox Adventure Team (62), les Suédois d’Haglöfs Silva (6) et de Swedish Armed Forces Aventure (5), ainsi que les champions du monde en titre Avaya (1) ont eu de la chance à ce petit jeu : à leur arrivée au refuge, les touristes s’en allaient et les équipes ont donc pu s’installer plus confortablement. A 17 heures vendredi, 3 équipes avaient achevé la portion de trek et rejoint l’Aire de transition 1 (AT1) à Bellevue les Hauts où elles pouvaient la section 2 et ses 45 kilomètres de packraft : les Suédois d’Haglöfs Silva (6), les Néo-Zélandais d’Avaya (1) et les Français de 400Team Naturex (3). Pour ce qui est des équipes de milieu et de fin de classement, cette traversée à pied de 3 cirques a marqué les organismes, comme en témoigne le nombre d’équipes ayant choisi de prendre du repos à la piscine de Cilaos (CP4). Pour autant, les rythmes de progression restent conformes à ce que l’organisation avait prévu.
La section de packraft proposait 45 kilomètres, 710 mètres de dénivelé positif et 1 370 mètres de dénivelé négatif : les 3 rivières de l’Est que les coureurs descendront… et même remonteront pour ce qui est de la rivière des Roches. Cette section alternait progression sur l’eau, marche à pied et offrir quelques beaux rappels, notamment dans la cascade du bassin des Aigrettes. Après quelques bouchons dans le premier rapide, les choses sont rentrées dans l’ordre, pour enchaîner avec la rivière des Marsouins et ses rapides délicats et enfin la ravine à Dudu où des cordes avaient été posées pour permettre l’accès à la rivière. Une section, assurément, qui fera date sur l’île. En fin de journée, les équipes de tête (les Néo-Zélandais d’Avaya et de Yealands, les Français de 400Team Naturex et de DSN74-Hoka, les Suédois d’Haglöfs Sylva) étaient quasiment arrivées à la fin de cette deuxième section de packraft, à Saint-Benoit, d’où ils allaient enchaîner avec la première portion de VTT, longue de 41 km, en direction de l’Anse des Cascades.
Puis ce sera l’heure d’une nouvelle section de trek (32 km et 3 150 mètres de dénivelé positif) qui emmènera les coureurs au sommet du Piton de la Fournaise (2 632 mètres). Une portion annoncée comme difficile qui passe sur des chemins peu empruntés et très sauvages, mais grandioses dans son paysage comme la plaine des Sables, vaste étendue lunaire aux reflets mordorés et rougeâtres d’une beauté irréelle délimitée par le rempart des Sables et le rempart du pas de Bellecombe.
Les Néo-Zélandais avalaient ces difficultés avec aisance, trouvant à coup sûr la bonne tracé au milieu de la végétation ou des coulées de lave ; en une journée, ils ont descendu toute la côte Est en VTT ou à pied, sont remontés le long de l’enclos Fouqué, la plus récente des caldeiras formée par le volcan de la Fournaise, redescendu dans la rivière des Remparts en passant par la grotte en tunnel de lave de Mapou. Soit plus de 120 kilomètres, avec un objectif en tête : rejoindre Saint-Pierre, ville de départ de la portion de kayak de mer. Une section de 37 kilomètres jusqu’à Saint-Leu sur laquelle la navigation est autorisée uniquement de 5 heures du matin à 19 heures. Malgré une pénalité dune demi-heure infligée à l’assistance 7 (pour oublie d’un matériel obligatoire), les Néo-Zélandais pouvaient envisager sereinement l’issue de l’épreuve, qu’ils remportaient ainsi pour la 7e fois, depuis 2011.
Photos : Honza Zak, Kirsten Oliver
juillet, 2024
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