A quelques jours des 4ème Championnats du Monde de Trail (toutes les infos avec les favoris ICI), rencontre avec le géant Lithuanien Gediminas Grinius qui s’est révélé il y a 2 ans et qui vient de remporter La Transgrancanaria 2015.
Il sera aussi l’un des favoris, lui qui avait déjà participé aux Championnats du Monde de 2009 à Serre Chevalier.
Il vient de passer 10 jours en Savoie chez son ami Laurent Valette, il a découvert la région et a repéré le parcours, entretien avec ce coureur calme et attachant qui semble ne pas connaître la pression.
1/ Peux tu te présenter en quelques lignes, ton job, ta vie de famille…
Je suis marié et j’ai 2 enfants, j’ai 36 ans, je suis d’origine Lithuanienne et je vis en Pologne.
Je travaille pour le Ministère de la Défense Lithuanien et couramment je suis en mission au quartier général de l’OTAN en Pologne.
Je pratique le trail running, avec la bénédiction de ma femme qui me soutient, depuis 10 ans, un sport que j’adore, mais malheureusement j’habite une région complètement plate !
Mon rêve serait de trouver un job pour pouvoir me rapprocher des montagnes et pour moi les Alpes Françaises, ce serait parfait.
“ça a changé ma vie pour toujours” : Gediminas Grinius
2/ Quels sports pratiques-tu depuis ton plus jeunes age et comment est tu venu à pratiquer le Trail Running ?
Jeune, je jouais aux échecs et je faisais du judo.
Après la fin de mes études et lorsque j’ai rejoint l’école militaire, j’ai pratiqué les arts martiaux (Boxe et Muay-Taï) et en 2001, j’ai été invité à découvrir le pentathlon militaire.
C’est un sport que j’adorais car il fallait avoir des qualités différentes et être complet, mais j’étais très mauvais à la course à pied et je faisais perdre des points à mon équipe ce qui me déplaisait beaucoup.
Pour progresser, je me suis alors mis à la course à pied en participant à des courses sur route puis j’ai couru des marathons et aussi quelques ultra sur route.
En 2009, j’ai été invité à participer aux Championnats du Monde IAU de Serre-Chevalier , je n’étais pas prêt pour ce type d’épreuve de trail running, je ne savais pas à quoi m’attendre (je n’avais jamais couru avec une frontale, toujours avec des chaussures de route) et c’était la première fois que je courrai en montagne…une sacré défi.
C’était ma première expérience avec le Trail Running, je suis devenu accro à la montagne et ça a changé ma vie pour toujours.
3/ Nous t’avons découvert l’an passé avec de belles performances, une 5ème place à l’UTMB, puis une 4ème à la Diagonale et en 2015 ta victoire à Transgrancanaria, comment expliques tu ces performances à un tel niveau ?
J’étais moi-même le premier surpris.
Ne pas être professionnel, ne pas pouvoir m’entraîner tant que ça, et surtout sans les montagnes, je ne m’attendais pas à avoir de tels résultats sur les épreuves de l’Ultra Trail World Tour.
Ma famille et mes amis ont cru en moi, j’ai essayé de faire de mon mieux pour ne pas les décevoir.
Après la 3ème place de Lavaredo Ultra Trail et la 5ème place à l’UTMB 2014, j’ai vraiment pris confiance et je me suis dit, qu’avec un peu de chance aussi, je devais pouvoir faire encore mieux.
4/ Tu as repéré le parcours des Championnats du Monde, qu’en penses tu ?
Oui, j’ai fait le parcours en 4 jours la semaine passée avec un temps d’environ 10h, le chrono de la première femme l’an passé.
La course n’est pas trop technique et je pense que l’on peut courir sur 90% du parcours, les coureurs rapides pourront exploiter leur vitesse.
C’est peut-être un peu court 85km, habituellement je commence juste mes courses de 100 miles à cette distance.
Pour moi c’est une bonne préparation pour la Western States de fin juin et avec la Maxi Race, je verrai ou j’en suis de ma préparation.
Gediminas Grinius : “Je suis plutôt très détendu”
5/ Que penses tu de ces Championnats, et que représentent-ils pour toi ?
Comme je l’expliquai auparavant, j’ai découvert le trail running aux Championnats du Monde de 2009 à Serre Chevalier, donc c’est une belle reconnaissance que de participer une nouvelle fois à des Championnats du Monde, il y aura un gros niveau et en plus c’est en France.
Un peu une sorte de « déjà vu » pour moi …. mais je m’en réjouis.
6/ Quelles sont tes principales qualités et penses tu pouvoir en tirer un avantage samedi pour une médaille ?
Je n’ai pas d’objectif de médaille, mais une chose est sûre je donnerai le meilleur de moi même.
Et une chose est sûre, si je fais pas une bonne course, je ne vais pas perdre pour autant mon job, donc je ne suis pas nerveux mais plutôt très détendu ce qui est je pense un avantage….je pars sans pression.
Par Fred Bousseau – ©Fred Bousseau
juillet, 2024
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