La GoPro Hero5 Black n’a pas connu le succès commercial attendu. Pourtant, cette Hero5 avait amené une vraie révolution : le dos était un « grand » écran de visée et de contrôle tactile qui permettait enfin de faire autre chose que de fixer la caméra sur son front, son torse, sa main ou son bâton de randonnée et espérer recueillir des images cadrées. Dévoilée fin septembre dernier, sa remplaçante, la Hero6 Black, lui ressemble point pour point dans le design, mais offre de nouvelles perspectives d’un point de vue technique pour les apprentis cinéastes qui veulent filmer le trail running.
« J’aime la facilité avec laquelle vous pouvez faire vos réglages et, bien entendu, son faible encombrement mais ce qui fait vraiment son charme, c’est la façon qu’elle a de nous plonger si facilement au cœur de l’action. Ce type de caméra vous fait voir les coureurs de près, leurs visages, leurs expressions, les moments de tensions et même la peur qui peut se lire parfois dans les yeux » témoigne Kilian Jornet. Et même si, oui, le roi incontesté du trail running est payé par la marque californienne pour en faire la promo, nous le savons assez « pur » et honnête pour ne jamais pousser un produit qui ne lui correspondrait pas.
Mais alors : qu’est-ce qui fait vraiment la force de cette camera? C’est simple. D’abord, il y a ses caractéristiques physiques : elle est petite (62 X 44.6 X 32.7 mm), légère et pas aussi fragile qu’on pourrait le croire. En ce qui concerne le verre externe de l’objectif par exemple, sans doute la partie la plus fragile de cette Hero6, vous pouvez lui ajouter une protection autocollante et transparente. Vous pouvez aussi le remplacer sans problème si trop de rayures s’y sont accumulées. Ensuite, il y a les qualités techniques pures et dures. Et dans ce domaine, si vous hésitez encore entre une Hero5 à 330€ ou une Hero6 à 430€, laissez-moi vous convaincre de vous laisser séduire par ce tout dernier modèle.
Son nouveau processeur a soif d’action
Alors que le processeur de l’Hero5 était le même que celui de la Garmin VIRB Ultra 30, celui de la Hero6 nommé « GP1 » permet de beaucoup mieux travailler les basses lumières et d’offrir une définition ô combien supérieure : la gamme des couleurs est notamment plus vaste, plus forte et plus réaliste. Sur cette Hero6, l’ouverture constructeur est encore de f2,8. Cela offre une profondeur de champ parfois réduite mais c’est aussi un très bon compromis en basse lumière encore, sur les sujets en mouvements, et en lumière de jour pour isoler un athlète dans l’image. C’est donc très cohérent par rapport à l’ADN de ce produit.
A l’inverse, mais cela reste le point faible de toutes ces petites caméras, l’Hero6 n’est toujours pas faite pour réaliser des plans larges de paysages vides. Elle a en effet tendance à aplatir votre image, c’est-à-dire à lui enlever son relief. Par contre, en ce qui concerne l’action, vous serez servi : pour un rendu à vitesse normale, l’Hero6 filme en qualité 4K à 60 images seconde, ce qui est franchement fabuleux. Mais vous pouvez aussi choisir de réduire un peu la définition à 1080 et filmer à 240 images seconde, ce que ne pouvait pas faire l’Hero5. Et là, à vous les ralentis hollywoodiens ! Notez bien que le « 4K » (l’appellation renvoie au nombre de pixels horizontaux (3840 pixels) et verticaux (2160 pixels) de l’image), c’est la très haute définition, existante actuellement sur les caméras vidéo grand public haut de gamme, qu’elles soient toutes petites comme cette Hero6 ou bien de poing comme des plus grosses Sony à plusieurs milliers d’euros, par exemple.
Les quelques réglages manuels de notre Hero6 permettent aux plus précis d’entre nous d’affiner leur image : température de couleur, sensibilité ISO, vitesse d’obturation, piqué de l’image, choix de quelques focales et bien sûr divers niveaux sonores. Pas de changement de ce côté-là d’ailleurs par rapport à l’Hero5. On peut donc regretter de ne pouvoir toujours pas insérer un micro – la caméra perdrait sans doute ses qualités d’étanchéité – ou en connecter un en Bluetooth. Pour réaliser des interviews d’après course, ce n’est donc pour le moment pas l’idéal. Mais une fois de plus, ce n’est là pas l’ADN de ce mini produit.
La stabilisation
C’est l’un des points forts de cette nouvelle version. Il ne vous sauvera pas un plan pris en courant tout pourri qui gigote dans tous les sens mais rendra bien plus fluide un plan tourné en marchant ou à l’arrêt avec le bras qui tremble un peu quand vous êtes fatigué. Pour une superbe fluidité de filmage en courant, je vous renvoie vers le très bon Karma Grip de GoPro qui est un bras stabilisateur plutôt bien fait. Il a néanmoins trois petits défauts : il cache un peu l’écran de visée de la caméra, sa batterie ne dure qu’une heure (comme la caméra remarquez) et met une plombe à charger : plus d’une heure, voire deux ! Ça c’est nul.
Le 4K en 4:3 et le H.265/HEVC
Là où cette Hero6 innove encore par rapport à sa petite sœur la Hero5 c’est qu’elle propose de filmer en 4:3 et non plus seulement en 16:9. L’intérêt ? Avoir une plus grande image, ce qui est utile en montage si vous avez besoin de recadrer. Notez que la GoPro Hero5 proposait déjà de filmer en 4:3 mais que la résolution ne dépassait pas 2.7K. Cela dit, cette possibilité de filmer en 4:3 est un détail si vous n’êtes pas un fou de montage. En revanche, ce qui est très intéressant, c’est que le format d”enregistrement est désormais H.265/HEVC. C’est un format utilisé par iOS11 qui permet de bien réduire la taille des fichiers sans attaquer la qualité de l’image. Malin !
Le logiciel Quik
Si vous voulez faire un montage rapide sur votre téléphone et envoyer vos images sur le web aussitôt tournées via l’application GoPro, alors c’est très bien. L’application Quik de GoPro joue parfaitement son rôle. Mais si vous voulez lécher un peu plus votre montage, mettre une musique, caler des ralentis, éventuellement des titres ou même une voix off, alors là, oubliez. Reportez-vous plutôt sur iMovie (facile à utiliser) ou Final Cut Pro (beaucoup plus complet) et oubliez vite ce logiciel GoPro pour enfants maladroits.
Poids
Identique à un gramme près à la Hero5 Black : celle-ci était à 117g et cette nouvelle caméra est à 118g avec batterie et microSD card pour la mémoire. Celle-ci est vendue séparément et la Hero6 accepte désormais les microSD card de 256GB, quand la Hero5 vous limitait à 128GB. Beau progrès. L’Hero6 pèse 144g avec sa petite coque noire qui permet de l’accrocher sur des tas de supports (143g pour l’Hero5).
La batterie
Pas de changement depuis la Hero5 : elle dure 1h quand vous ne coupez pas la caméra et filmez en 4K à 60 images/sc, et un peu plus de 2h en 1080 à 30 images/sc. Le chargement prend malheureusement là encore toujours une bonne heure. Mais là où cette durée de batterie est encore plus limitée, c’est si vous voulez uploader vos images sur votre application GoPro de votre téléphone grâce au support 5ghz du Wi-Fi interne à la caméra. Il va certes 3 fois plus vite que sur l’Hero5 mais continuera indéniablement à vous manger de la batterie. Eh oui. Mais, mais, mais comme les batteries de cette Hero6 sont exactement les mêmes que celles de la Hero5 et qu’on en trouve aussi dans le commerce sous des marques génériques moins chères, ça vaut le coup d’en avoir 2 ou 3 de chargées sous la main en permanence avec soi : ça serait trop bête de rater le sprint final de votre copain Jojo lapin.
Conclusion
Pour son poids et sa taille, cette nouvelle Hero6 est clairement ce qui se fait de mieux. Même si vous êtes un débutant dans ces petites caméras d’action, je pense que les 100€ de différence valent largement le coup d’être dépensés. Grâce à son écran tactile, vous arriverez très vitre à maîtriser l’ensemble de ses réglages et la qualité de vos images n’en seront que meilleures. Cette hero6 n’est pas encore parfaite, non, mais elle vous promet de belles heures de tournage, de montage et de visionnage….du moins jusqu’à la sortie de la Hero7 – elle proposera peut-être elle un zoom digne de ce nom et, je l’espère, une meilleure prise de son.
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